Quelles sont les différences entres ces 2 métiers paramédicaux ?

Le kinésithérapeute a un objectif de travail qui est d’ordre fonctionnel. Son but est que les fonctions, par exemple la marche, fonctionnent. Par exemple, si un patient ne marche plus ou est en rééducation pour la marche, le kiné va chercher à le refaire marcher.

Le psychomotricien travaille non pas en opposition, mais en complémentarité avec le kinésithérapeute, car il y a des différences mais c’est aussi cela qui fait la richesse des approches. Pour ce même patient, le psychomotricien va intervenir en lui permettant d’avoir envie de marcher, de trouver plaisir à marcher et voir comment la personne investit sa marche, si elle en a envie, si c’est douloureux…

Le but du kiné est vraiment fonctionnel, il faut que la fonction fonctionne. Il appréhende le corps dans sa motilité, c’est-à-dire dans la façon de bouger, la façon de marcher.

Le psychomotricien appréhende le corps dans la façon dont la personne utilise son corps. Elle marche mais comment marche-t-elle ? Sa marche est-elle harmonieuse ? Marche-t-elle pour aller à un endroit ou déambule-t-telle ? Ils n’appréhendent pas le corps de la même façon.

Bien que tous les deux effectuent un travail relationnel avec le patient, le psychomotricien va centrer son regard sur la façon dont cette fonction instrumentale est vécue sur un plan relationnel. C’est vraiment ça qui les différencie. Le kiné cherche à savoir comment la fonction instrumentale fonctionne et le psychomotricien cherche à savoir comment cette fonction instrumentale est vécue sur un plan relationnel.

Même si le kiné travaille aussi en relation avec le patient, tout cela n’est pas en opposition. Tous les deux sont sur prescription médicale. Le kiné va travailler beaucoup plus à partir de radios, avec des choses très précises sur le corps, alors que le psychomotricien ne s’y intéressera pas forcément. Les moyens d’action ne sont pas non plus les mêmes : le kiné utilise des massages dans un but de rééducation, pour détendre un muscle par exemple.

Le psychomotricien va utiliser le massage dans un objectif différent : pour comprendre quel est le vécu de ce muscle, quelle est la sensation procurée quand on le masse…

Verbaliser la sensation avec la patient est important. Ils peuvent proposer des choses similaires mais les objectifs de travail sont différents. Le psychomotricien a un panel très vaste de propositions, qui sont toutes des mobilisations corporelles permettant à la personne d’habiter son corps.

Le psychomotricien prendra en compte les notions de schéma corporel et d’image du corps. A savoir, qu’il tiendra compte des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle. Ce sont les troubles psychomoteurs.
Le psychomotricien traite des troubles du mouvement et du geste dans leur dimension neuro-motrice, affective, tonico-émotionnelle et cognitive. Le masseur-kinésithérapeute dans le domaine de la posture et de la gestuelle, l’envisagera en termes d’amplitudes articulaires, de force musculaire et de leurs impacts sur la gestuelle, la motricité.

C’est vraiment ce qui définit ces deux métiers : le kiné chercher à ce que le corps fonctionne, le psychomotricien à ce que le corps soit habité, qu’il soit vécu par une personne en tant que sujet.